Le cocon sémantique est devenu au fil des années l’une des stratégies SEO les plus citées par les experts en référencement web, mais également l’une des moins respectées sur la forme tant elle est compliquée à mettre en oeuvre.
Alors, est-ce juste un mot clé à sortir dans une discussion pour montrer qu’on pèse en SEO, ou une tactique qui marche ?
Mais surtout, que mettre en place concrètement et rapidement lorsqu’on est un marketeur avec une to-do liste à faire pâlir un diplomate du Brexit ?
Pré-requis : notions de “jus” de liens
Faisons un petit rappel des bases avant de rentrer dans la technique. En SEO (pour Search Engine Optimization = référencement web), le critère principal pour être bien positionné dans les moteurs de recherche est le nombre de liens (backlinks en anglais).
Les liens entre les pages transmettent de la popularité. Auparavant on parlait de “Page Rank”, qui indiquait le poids d’une page. Plus il était élevé, plus une page nous aidait à être bien positionné en faisant un lien vers nous.
Bien que le Page Rank n’existe plus, cette notion de popularité des pages web et de transmission de “jus” par le lien existe toujours. Voilà pourquoi les marketeurs chassent le lien comme il chassent les prospects et les likes.
D’ailleurs, même si le Page Rank officiel de Google n’existe plus, les outils SEO intègrent toujours des notes permettant d’estimer la popularité d’une page : Moz, ahrefs, Majestic SEO… il n’y a plus qu’à faire votre choix !
La problématique des marketeurs ?
Obtenir des liens externes de qualité : que ce soit de manière naturelle, payante, par opportunité ou de manière stratégique… Cela n’est jamais facile et demande d’y consacrer du temps de manière régulière.
Définition du cocon sémantique
Le cocon sémantique est une stratégie SEO développée par Laurent Bourelly visant à optimiser l’architecture et le maillage interne d’un site web par classification sémantique des contenus en pages mères, soeurs et filles.
Il s’agit d’organiser scrupuleusement ses contenus de manière hiérarchique en utilisant la proximité sémantique. Mais derrière ce kamoulox SEO, il vaut mieux utiliser un exemple pour illustrer cette explication.
Exemple d’architecture en cocon sémantique
Disons que l’on souhaite être positionné sur “cocon sémantique”. Il s’agit d’analyser tout le champ lexical lié et de créer une page pour chaque terme, puis de les classer en 3 niveaux ou plus.
Niveau 1 :
- Les bases théoriques du SEO
- Débuter en référencement web
- Techniques avancées de SEO
La page “techniques avancées de SEO” sera la page mère de notre page “cocon sémantique” :
Niveau 2 :
- Tactiques d’outreach de netlinking
- Skyscraper technique
- Cocon Sémantique
Les pages sur les tactiques d’outreach et Skyscraper sont des pages soeurs de la page sur le cocon.
Niveau 3 :
- Définition du cocon sémantique
- Sélectionner les mots clés de son cocon
- Concevoir son premier cocon sémantique
- Les logiciels pour créer un cocon
- 3 exemples de cocons sémantiques
Chacune de ces pages sera une page fille de la page “cocon sémantique”.
Structure des liens d’un cocon sémantique
Une stratégie de cocon sémantique est une stratégie de maillage interne consistant à organiser scrupuleusement les liens entre les pages de manière hiérarchique.
Le cocon peut ainsi avoir plein de niveaux et de sous niveaux. L’importance est dans le respect strict de la structure des liens :
- Chaque début de page commence par un lien vers la page mère.
- L’article est découpé par des titres (niveau h2) avec dans chaque paragraphe un lien vers chacune des pages filles.
- L’article se termine par des liens du type “vous devriez aimer” vers les pages soeurs.
Toute la puissance du cocon consiste à relier uniquement les pages qui ont une proximité sémantique. Par exemple si l’on parle de “persona” dans ce cocon, on ne fera pas de lien vers un article traitant du sujet.
La structure en cocon est donc opposée à celle de Wikipédia, qui consiste à créer un lien dès lors qu’il y a une page qui y répond plus en détails :
Le cocon sémantique pour marketeurs débordés
En arrivant chez Plezi, j’ai voulu directement mettre en place un cocon sémantique. Puis j’ai renoncé…. Pourquoi ? Trop de vieux articles à remodeler, trop de contenus et thématiques à la fois proches sémantiquement et non aptes au cocon.
Le cocon sémantique est une très bonne méthode structurante lorsqu’on veut créer un site optimisé SEO. Cependant il se prête très mal à une stratégie d’inbound marketing. Cela ne veut pas dire qu’il ne nous a pas inspiré pour le maillage interne des pages.
Pourquoi ?
Tout d’abord parce que lorsque votre priorité est de générer des leads, on voudra ajouter des “call to action” vers des pages poussant à la conversion. Concrètement il s’agit de liens vers des pages potentiellement hors cocon.
Ensuite, parce qu’un marketeur va vouloir orchestrer ses publications pour qu’elles soient régulières. Il faudra donc qu’il séquence et revienne sur chaque article déjà publié petit à petit.
Enfin, il est très compliqué de respecter à la perfection la structure du cocon. Déjà cela veut dire publier une certaine quantité de contenu, mais également cela revient à se priver de quelques liens internes (voir l’exemple du persona plus haut).
Alors, que faire ?
Si vous avez l’envie et les moyens, mettre en place une tactique de cocon sémantique est un très bon investissement.
Pour les autres, comme nous, adopter quelques bonnes pratiques sans être strict est déjà un bon début :
- Mettre un lien vers les articles qui approfondissent un sujet dans les paragraphes des articles.
- Ajouter un lien vers la “notion mère” en début d’article.
- Ajouter des liens d’articles parlant du même champs lexical en bas de page.
- Optimiser la sémantique des articles.
Voici par exemple le site de Plezi à gauche (ne respectant pas totalement la théorie du cocon) comparé à un site avec une structure de cocon sémantique :
La sémantique pour les nuls
Tout d’abord, une petite définition de sémantique :
La sémantique désigne en référencement naturel le sens des mots. Il s’agit pour les moteurs de recherche de deviner quelles sont les intentions derrière les mots clés utilisés par les internautes.
Par exemple, si vous tapez une liste d’ingrédients dans Google, il va vous proposer des idées de recettes de cuisine :
De même, si vous mettez tous les ingrédients pour réussir une bonne recette d’inbound marketing, Google va vous proposer du Plezi 😉
Auparavant on disait qu’il fallait ajouter un maximum de mots-clés dans un article. Aujourd’hui, on dit qu’il faut optimiser la sémantique.
Concrètement, cela veut dire traiter de tous les sujets importants aux yeux de Google pour qu’il réponde au mieux aux intentions du lecteur.
Pour cela, nous utilisons la fonctionnalité « Idées de Contenu » de Plezi, qui va nous conseiller sur toute la sémantique à ajouter dans l’article, des mots clés simples aux plus pointus.
Par exemple pour cet article sur les cocons sémantiques, il va nous proposer d’ajouter des termes comme algorithmes, consultant SEO ou SERP.
La promesse ?
En adoptant les bonnes pratiques de maillage interne ET d’optimisation sémantique, vous êtes censés multiplier le nombre de mots-clés sur lesquels vous êtes référencés.
Nous avons testé chez Plezi, et notre trafic SEO a été plus que doublé depuis.
Alors, à vous de jouer ! Nous sommes également très preneurs de vos retours d’expérience en commentaire de cet article 🙂
Le « siloing » consiste à la création de groupes de pages, appelés silos qui sont des catégories de mots clés. La structure de liens est moins stricte que celle du cocon sémantique. On part donc d’un mot clé principal et on regroupe par thématique les pages traitant de mots clés secondaires. Le cocon sémantique part lui de la problématique de la cible et a une logique plus stricte dans le découpage des sous articles.
Le meilleur guide sur la méthode d’arborescence en cocon VS en silo reste l’inventeur du cocon sémantique Laurent Bourrelly, qui présente dans cette conférence au SEO Camp son fonctionnement.
Pour effectuer « strictement » la technique du cocon sémantique, on vous conseille ces 4 vidéos tuto d’Olivier Andrieu : recherche de mots clés, création du mindmap, création des silos puis création des liens.
Intéressant rappel des bases !
Il y a tout de même un point qui me dérange un peu : « Enfin, il est très compliqué de respecter à la perfection la structure du cocon. Déjà cela veut dire publier une certaine quantité de contenu, mais également cela revient à se priver de quelques liens internes. »
Il n’est en aucun cas nécessaire de se priver de liens internes. Cependant, ces derniers nécessiterons d’être au mieux cloaké au pire d’intégrer dans la balise le fameux et controversé rel= »Nofollow ».
Bonjour Lucas,
Merci beaucoup pour ton commentaire.
Cloaker et mettre du nofollow est exactement ce que j’entends par « compliqué » 😉
On essaie de vulgariser au maximum les concepts car nos clients et prospects nous remontent tout le temps un manque de temps pour mettre en place les bonnes pratiques.
D’ailleurs j’ai entendu pas mal de mauvaise presse sur le fait de mettre des nofollow sur des liens internes. Je miserais pas dessus sur le long terme…
Bonjour et merci pour votre article 🙂
Vous dites : » Nous avons testé chez Plezi, et notre trafic SEO a été plus que doublé depuis. »
Mais qu’avez-vous testé ? Car si j’ai bien compris, du moins pour votre propre site, vous n’avez pas appliqué de cocon n’est-ce pas ?
PS: je serais preneur de l’outil qui vous permet de visualiser sous forme graphiques les cocons ? cocon.se ?
Merci
Bonjour Pascal,
Merci pour votre commentaire 🙂
Chez Plezi nous avions renoncé à appliquer les cocons de manière strictes, mais nous avons gardé la logique : optimisation sémantique + optimisation du maillage interne. Cependant on est plus sur du maillage « Wikipédia » aujourd’hui plutôt que Cocon.
La démarche du cocon est pertinente notamment lorsqu’on part de zéro et qu’on n’a pas de notion de « planning éditorial ». Je le fais par exemple sur des sites persos que je monte de zéro.
Lorsqu’il y a 250 articles déjà fait avec une bonne partie à remettre au gout du jour comme c’était notre cas, j’ai préféré avoir une stratégie hybride. On commence seulement maintenant à faire des petits cocons sur des suites d’articles, et petit à petit on va mettre les pages mères. On fera un retour d’expérience d’ici 6 mois je pense 🙂
Vous avez pu appliquer la méthode du cocon sémantique de votre côté ?
Bonjour Benoît,
Tu recommandes plutôt YourTextGuru ou 1.fr ? Lequel utilises tu ?
Merci
Bonjour Fabrice, on a utilisé 1.fr et on a depuis quelques temps YourTextGuru. Les deux ont leurs qualités et leur défauts, mais il me semble que YourTextGuru a pris de l’avance depuis 2020…
C’est d’ailleurs les données YourTextGuru qu’on récupère maintenant et qu’on propose dans notre fonctionnalité « idées de contenus ».
Bonjour, oh merci pour cette vulgarisation ! J’étais bien perdue dans la mise en pratique de ce concept !
Vous auriez des conseils pour trouver les bonnes requêtes tapées par les internautes ?
Je n’ai pas d’outil SEO et pas encore le budget pour… 🙁
Bonjour Brigitte,
Merci pour votre commentaire ça me rassure je ne suis pas le seul à avoir butté sur le concept !
Sans outil SEO je tape les mots clés et utilise les questions (« People also asked ») dans les résultats Google, mais aussi les suggestions qui s’affichent en dessous de la barre de recherche et en bas de page de résultats.
Une bonne technique est aussi d’aller dans la section images de Google sur le mot clé et regarder les entités affichées en haut des résultats.
Cela donne pas mal d’indications sur les requêtes liées et des opportunités SEO.